2019-2024
Sost, vallée de Barousse
Hautes Pyrénées, France
Ce n’est ni l’histoire d’un isolement, ni d’un ermitage, encore moins celle une conquête. C’est l’histoire d’une harmonie. « Nous apprenons ce lieu et ce lieu apprend de nous » explique Alain. Dans la vallée de Barousse, à quelques encablures du village de Sost dans les Hautes Pyrénées, il s’est installé avec Caroline et leur fils Aaron il y a une quinzaine d’année. Sur un talus couvert d’une pelouse dense et épaisse, entouré par une alcôve formée par des sommets montagneux, ils ont créé le Portillon des Fées.
Ils y accueillent des hôtes dans deux yourtes posées au milieu d’un jardin luxurieux où se côtoient plantes d’ornementation, plantes médicinales et potager. Menthes, sauges, camomilles devisent avec les pommiers, poiriers, noyers. Les massifs sont joliment sertis de petits murs en pierre sèches. Un jardin à la française, un salon de jardin renaissance, une balançoire, une marre jalonnent ce lieu où poules, coqs, canards, âne, chiens et moutons de l’île d’Ouessant vivent paisiblement. A l’entrée, tout près du portillon, la cabane d’Aaron annonce joyeusement « Marchand d’herbes », échos de l’enfance à la grande cabane de Caroline où une multitude de préparas et décoctions de plantes patientent de guérir et apaiser les maux de la famille. La maison principale dont l’une des parties est recouverte d’un toit végétal a été érigée au fond de ce jardin d’Éden.
« Nous apprenons ce lieu et ce lieu apprend de nous »
Partis de Normandie, la famille s’installe alors qu’Aaron n’est qu’un bébé. Ils vivent dans une yourte, défrichent et connaissent quatre années difficiles. Tout est à apprendre, tout est à découvrir, tout est à bâtir… mais surtout tout est à réapprendre. Au village, les réactions sont sceptiques : la première réaction est celle attendue, on les prend pour des fous bien sûr, le projet est bien loin des habitudes de la vallée, mais on les aide. « Les vieux étaient attendris parce que nous avions un bébé ». Et puis, la famille participe à la vie citoyenne. La peur de marginaux, en rupture, venus bouleversés la vie tranquille du village s’efface. La pugnacité, la volonté, la ténacité finissent de convaincre.
« Les vieux étaient attendris parce que nous avions un bébé »
Pour se rendre au Portillon des fées, il faut laisser la voiture au creux du vallon après avoir emprunté une route sinueuse en terre. Les visiteurs prennent leurs sacs et commencent une courte ascension dans la forêt. Apparaît ensuite le Portillon : une roue de charrette qui marque l’entrée de ces 11 hectares de prairies et bois. On y croise une famille de biches, curieuses de ces êtres humains vivants dans leurs territoires. Pas franchement farouches, juste étonnées. Un peu comme les visiteurs de ce lieu. « Quand les gens arrivent ici, ils sont un peu surpris. Ils déposent leurs bagages au sens propre comme au figuré » explique Alain qui accueille les visiteurs. Bavard comme une pie, comme il se décrit lui-même, il met tout le monde à l’aise.
« Quand les gens arrivent ici, ils sont un peu surpris. Ils déposent leurs bagages au sens propre comme au figuré »
Chacun reprend son souffle. Celui raccourci de la petite marche nécessaire pour atteindre le Portillon des fées mais aussi celui de l’intériorité.
Le silence n’est troublé que par les voix, les grognements de Merlin, le patou qui veille.
Cependant, malgré toutes les énergies positives que le portillon des fées inspire, les histoires de vie prennent d'autre directions. Aaron, son CAP en poche quitte le foyer familiale, Alain et Caroline ne sont plus en adéquation l'un envers l'autre.
Les êtres partent, le lieu reste.
2019-2024
Sost, vallée de Barousse
Hautes Pyrénées, France
Ce n’est ni l’histoire d’un isolement, ni d’un ermitage, encore moins celle une conquête. C’est l’histoire d’une harmonie. « Nous apprenons ce lieu et ce lieu apprend de nous » explique Alain. Dans la vallée de Barousse, à quelques encablures du village de Sost dans les Hautes Pyrénées, il s’est installé avec Caroline et leur fils Aaron il y a une quinzaine d’année. Sur un talus couvert d’une pelouse dense et épaisse, entouré par une alcôve formée par des sommets montagneux, ils ont créé le Portillon des Fées.
Ils y accueillent des hôtes dans deux yourtes posées au milieu d’un jardin luxurieux où se côtoient plantes d’ornementation, plantes médicinales et potager. Menthes, sauges, camomilles devisent avec les pommiers, poiriers, noyers. Les massifs sont joliment sertis de petits murs en pierre sèches. Un jardin à la française, un salon de jardin renaissance, une balançoire, une marre jalonnent ce lieu où poules, coqs, canards, âne, chiens et moutons de l’île d’Ouessant vivent paisiblement. A l’entrée, tout près du portillon, la cabane d’Aaron annonce joyeusement « Marchand d’herbes », échos de l’enfance à la grande cabane de Caroline où une multitude de préparas et décoctions de plantes patientent de guérir et apaiser les maux de la famille. La maison principale dont l’une des parties est recouverte d’un toit végétal a été érigée au fond de ce jardin d’Éden.
« Nous apprenons ce lieu et ce lieu apprend de nous »
Partis de Normandie, la famille s’installe alors qu’Aaron n’est qu’un bébé. Ils vivent dans une yourte, défrichent et connaissent quatre années difficiles. Tout est à apprendre, tout est à découvrir, tout est à bâtir… mais surtout tout est à réapprendre. Au village, les réactions sont sceptiques : la première réaction est celle attendue, on les prend pour des fous bien sûr, le projet est bien loin des habitudes de la vallée, mais on les aide. « Les vieux étaient attendris parce que nous avions un bébé ». Et puis, la famille participe à la vie citoyenne. La peur de marginaux, en rupture, venus bouleversés la vie tranquille du village s’efface. La pugnacité, la volonté, la ténacité finissent de convaincre.
« Les vieux étaient attendris parce que nous avions un bébé »
Pour se rendre au Portillon des fées, il faut laisser la voiture au creux du vallon après avoir emprunté une route sinueuse en terre. Les visiteurs prennent leurs sacs et commencent une courte ascension dans la forêt. Apparaît ensuite le Portillon : une roue de charrette qui marque l’entrée de ces 11 hectares de prairies et bois. On y croise une famille de biches, curieuses de ces êtres humains vivants dans leurs territoires. Pas franchement farouches, juste étonnées. Un peu comme les visiteurs de ce lieu. « Quand les gens arrivent ici, ils sont un peu surpris. Ils déposent leurs bagages au sens propre comme au figuré » explique Alain qui accueille les visiteurs. Bavard comme une pie, comme il se décrit lui-même, il met tout le monde à l’aise.
« Quand les gens arrivent ici, ils sont un peu surpris. Ils déposent leurs bagages au sens propre comme au figuré »
Chacun reprend son souffle. Celui raccourci de la petite marche nécessaire pour atteindre le Portillon des fées mais aussi celui de l’intériorité.
Le silence n’est troublé que par les voix, les grognements de Merlin, le patou qui veille.
Cependant, malgré toutes les énergies positives que le portillon des fées inspire, les histoires de vie prennent d'autre directions. Aaron, son CAP en poche quitte le foyer familiale, Alain et Caroline ne sont plus en adéquation l'un envers l'autre.
Les êtres partent, le lieu reste.
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